Le Festival du commun

La toute première édition du Festival du commun s’est tenue les 13 et 14 septembre 2025 au cœur du Site des Projets éphémères du campus MIL de l’Université de Montréal. Il était composé de musiques multiculturelles et d’ateliers interactifs favorisant les liens humains.

Il vise à célébrer le 10e anniversaire de l’appropriation citoyenne et communautaire de l’espace urbain et de la biodiversité qui en découle, tout en soulignant le droit à la terre pour tous les humains, les personnes migrantes et paysannes à travers le monde. Organisé par la coopérative La Place Commune et l’organisme Katalizo, cet événement montre aussi qu’en tant que société, nous avons le pouvoir de créer des communs en renforçant les liens interculturels à travers des initiatives touchant divers domaines d’intérêt. En effet, les communs se manifestent aussi bien sous forme d’activités diversifiées que d’espace partagé.

Des activités diversifiées qui créent du lien

En fait, la variété des activités permet une plus grande inclusivité. À titre d’exemple, les productions artistiques (ex : danse) et musicales (ex : sessions de jams), qui sont nombreuses à Montréal, favorisent les liens malgré les barrières de langues qui peuvent exister entre les spectateur.trice.s et les artistes. Le contexte d’un repas crée aussi un atmosphère convivial propice aux liens humains. Cela explique pourquoi Action Centre-Ville organise des dîners thématiques et La Place Commune met en place des soirées thématiques dans lesquelles des musiques interculturelles accompagnent la dégustation des plats issus de plusieurs cultures.

Le renforcement des relations interpersonnelles peut aussi passer par l’entraide et l’écoute. Ce sont deux valeurs centrales du Centre des femmes d’ici et Ailleurs de Villeray, qui offre des services d’écoute et de soutien à toutes les femmes, quelle que soit leur origine. Les liens sociaux peuvent aussi être développés à travers des actions collectives, comme les marches coordonnées par l’Association Du Québec à Compostelle pour préparer les pèlerins à leur pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Les jardins communautaires et les communs

Puis, l’exemple par excellence d’un espace qui génère des communs est celui des jardins communautaires, qui permettent de rapprocher les communautés à travers des activités telles que le jardinage et le co-apprentissage, tout en fournissant des ressources alimentaires aux familles dans le besoin. Ce concept est notamment mis de l’avant dans les Projets éphémères, qui donnent l’opportunité à des organismes communautaires en agriculture urbaine, des apiculteurs et des jardiniers de verdir certains surfaces grises vacantes du Campus MIL. Le co-apprentissage, qui favorise autant les connexions interpersonnelles qu’intergénérationnelles, est mis en pratique lors des cafés collectifs interculturels où les participants sont invités à partager leurs savoirs.

Bien que ce type d’espace nourrisse les interactions, il ne faut pas oublier que les espaces que nous fréquentons au quotidien stimulent également la cohésion sociale. Cela signifie donc que les établissements et les centres scolaires comptent parmi les milieux les plus propices à la solidification des liens interculturels, d’où l’importance d’impliquer les enfants dès le plus bas âge dans des activités collectives et communautaire qui encouragent les rires et l’ouverture à l’autre. Malheureusement, les enseignant.e.s sont parfois peu outillé.e.s pour faire cela. Dans ces situations, l’implication de l’ensemble de l’école est fortement recommandée. Par exemple, en Afrique du Sud, certaines écoles ont une fête des Nations : les enfants viennent vêtus des habits traditionnels de leur pays d’origine, ce qui leur permet de découvrir une facette du processus migratoire de manière ludique tout en apprenant sur les autres cultures.

Bref, le Festival du commun, un événement hors du commun qui a su mettre tous et toutes ses participant.e.s en commun, s’inscrit dans une lignée d’initiatives fédératrices qui continuera de s’enrichir grâce aux connexions humaines et à l’implication citoyenne dans les espaces urbains et les activités communautaires.